Eh oui, c’est bien au bout du monde que se situe Saint-Denis d’Oléron, non loin du phare de Chassiron.
La pointe de Chassiron ou la pointe du bout du monde est la plus septentrionale de l’île d’Oléron. Ce lieu, sauvage et préservé est la partie de l’île que j’apprécie le plus. Certes, le village oléronais de Saint-Denis est le plus éloigné du continent, et il vous faut traverser toute l’île pour y arriver. Mais, peu importe, Saint-Denis d’Oléron reste une belle destination pour des vacances réussies.
Avec un peu plus de 1300 habitants, les dyonisiens et les dyonisiennes, le village possède de bons atouts pour vous séduire. Outre son environnement préservé, c’est une station balnéaire oléronaise typique. Avec ses venelles, ses puits, ses moulins et ses maisons aux volets couleur « Oléron », c’est un atout charme certain.
Un regard sur le Saint-Denis d’Oléron d’autrefois
Le village n’a guère changé depuis plus d’un siècle, bien sûr il y a de nouvelles constructions, mais beaucoup de rues sont identiques aux années 1900 en son coeur. A cette époque, on compte un peu plus de 1200 habitants et essentiellement des agriculteurs et des viticulteurs. Au dernier recensement on en dénombre 1350, c’est dire que la population est restée constante au fil des ans.
Sur la commune, sont dispersés dans la campagne environnante 7 hameaux où l’on peut voir de vielles maisons oléronaises en pierres. Le meilleur moyen de les parcourir est bien sûr le vélo ou la marche si vous êtes amateurs de randonnée.
Pour vous donner une idée sur la vie d’autrefois, au long des places et des rues, vous pourrez voir ça et là des photos anciennes. C’est assez intéressant ce retour dans le passé et d’y voir la population et les rues d’alors.
A Saint-Denis d’Oléron les belles demeures témoignent du passé balnéaire du début du 20ème siècle
C’est en vous promenant le long des rues que vous découvrirez ces anciennes et riches villas. En effet, dès les années 20, le tourisme est en plein essor et Saint-Denis d’Oléron n’y échappe pas. Dès lors, sont bâties de belles et grandes villas.
Quelques-unes de ces maisons de maître sont à découvrir, la villa Les Tamaris ou celle du docteur Lebon donnant sur la place du marché.
Parmi les demeures anciennes, vous passerez sans doute devant la maison Guillotin, une des plus anciennes maisons oléronaises datant de 1675 et répertoriée aux « Manoirs de France ». C’est dans la salle principale du logis que fut tenu le 1er conseil municipal du village en 1792.
En route vers les points touristiques de Saint-Denis d’Oléron
Le phare de Chassiron, son point culminant
Reconnaissable de loin avec ses bandes noires et blanches, le phare de Chassiron est LE site touristique incontournable de Saint-Denis. Tout comme son voisin le phare des Baleines sur l’île de Ré, le premier phare de Chassiron est élevé en vue de la protection de l’Arsenal de Rochefort créé en 1666. Mis en service en 1685, il fonctionnera jusqu’en 1809. Toutefois, laissé à l’abandon, son mauvais état et le recul du littoral, nécessitent la construction du phare actuel en 1836. Depuis 2012, le phare est inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques.
D’une portée de près de 52 kilomètres, son feu culmine à 46 mètres de hauteur. Alors, je vous invite à gravir ses 224 marches, le panorama vu de sa plateforme y est magnifique. En effet, d’un côté l’océan et ses écluses à poissons visibles à marée basse, de l’autre l’île de Ré où l’on distingue le phare des Baleines, l’île d’Aix et La Rochelle et à vos pieds l’île d’Oléron dans toute sa longueur.
Par ailleurs, visible de la pointe de Chassiron, la tour d’Antioche posée sur son rocher à quelque 2.5 kilomètres de la côte. Cette tour, élevée en 1925, pour remplacer une balise métallique, est haute d’une vingtaine de mètres. La zone est particulièrement dangereuse par gros temps et les vagues peuvent atteindre 20 mètres de haut. D’ailleurs, depuis le Moyen-Age on y dénombre une multitude de naufrages, comme en témoigne les restes rouillés d’une épave échouée à proximité de la balise.
Ses plages de sable fin, parmi les plus belles de l’île
L’île d’Oléron est une destination idéale si vous aimez les baignades et les sports de glisse. Ici, sur la commune de Saint-Denis, vous aurez trois belles plages pour profiter des plaisirs de la mer.
Face à l’océan, la très belle plage des Huttes – Seulières au sud du phare de Chassiron s’étire sur plusieurs kilomètres. Personnellement, c’est une de mes plages préférées de l’île pour son côté nature préservée et sable fin. La plage dispose d’un poste de secours où les pompiers sauveteurs nautiques veillent sur votre sécurité. En effet, la houle peut y être forte et les baïnes présentes. Du reste, c’est un spot réputé pour les amateurs de surf et kite surf, et il est impressionnant de les voir évoluer et sauter par-dessus les vagues.
Pour une pause baignade plus sereine et familiale, la fameuse plage de la Boirie avec ses cabanes de plages colorées et ses pins. Là, vous serez tout à côté du port et des restaurants et face au pertuis d’Antioche avec au loin une vue sur La Rochelle. La plage dispose également d’un poste de secours et aires de pique-nique, terrain de volley, ping-pong sont à votre disposition.
Et puis, à proximité du port de Saint-Denis d’Oléron, sur 700 mètres la plage de Soubrejon qui baigne le camping municipal. Même si elle est exposée au vent, vous bénéficierez d’un beau panorama, avec à l’horizon l’île de Ré.
Moulins et puits, les petits patrimoines bâtis de Saint-Denis d’Oléron
Au hasard d’une rue ou au détour d’une venelle, les puits s’offrent à votre regard. Vieux, rénovés, fleuris, peu importe, ils témoignent du passé. On en recense une trentaine sur toute la commune, hameaux compris. Autrefois, construits par les habitants à l’aide de pierres ramassées sur la côte, ils étaient le seul point d’accès à l’eau douce de l’île. Aujourd’hui encore, la plupart de ces puits sont encore utilisés. C’est pourquoi l’habitat se concentre autour d’eux. Je vous laisse le soin de les trouver au gré de vos pérégrinations dans les ruelles et les hameaux.
Outre « La lumineuse » le joli surnom de l’île d’Oléron, un autre fait référence aux moulins, puisqu’on la surnommait également « l’île aux cent moulins ». Dès le Moyen-Age, l’île se dote de nombreux moulins afin d’y transformer le blé en farine. Aujourd’hui, on en compte encore 7 sur la commune.
Le saviez-vous ?
Vous êtes-vous déjà posé la question de l’absence de toiture et d’ailes sur les moulins ?
Un droit médiéval imposait les meuniers pour l’exercice de leur activité, le « droit des ailes ». Maintenu jusqu’au XIX siècle, un meunier qui cessait son activité devait démonter les ailes de son moulin pour échapper à l’impôt. C’est ainsi que partout dans l’île on trouve des moulins sans toiture, voire pire en ruine.
Les écluses à poissons, un patrimoine millénaire unique
Sur l’île d’Oléron aussi bien que sur l’île de Ré, les écluses à poissons font partie du littoral. Déjà au Moyen-âge, elles permettaient aux familles de se nourrir. Mais c’est à partir du XVIème siècle qu’elles se développent énormément.
Le principe est assez simple, mais néanmoins bien pensé. En forme de grande nasse en demi-cercle, l’édifice fait d’un muret de pierres sèches, piège les poissons à la marée descendante. C’est une pêcherie de pierres. En fait, par un système ingénieux l’eau est évacuée et s’écoule via un ou plusieurs bouchots barrés de grille. Le poisson ainsi piégé peut donc être attrapé avec un filet ancestral, le treilla que le marayant pousse en avant de lui.
Ces murs d’apparence solide sont en fait très fragiles et soumis aux éléments marins. Dès qu’une faille apparait, il est urgent de remplacer les pierres déplacées afin que la marée suivante n’emporte pas une plus grande partie du mur. Une construction ancestrale qui se transmet de pères en fils depuis des centaines d’années. Aujourd’hui, les écluses à poissons sont gérées en association par des co-détenteurs qui eux seuls ont le droit de pêche.
Sur l’île d’Oléron on en dénombre encore 17 alors qu’au XIV siècle elles étaient 237.
Larguez les amarres au port de Saint-Denis d’Oléron
L’origine du port remonterait à l’édification d’une première jetée au XIIème siècle servant au transport du vin de Chassiron vers le port de La Rochelle. On trouve également la trace d’une activité portuaire dans les archives relatives à l’impôt.
Cette activité cesse pourtant. Car, malgré la construction et les maintes réparations des digues et jetées, le port s’ensable irrémédiablement. Face à la mer, les hommes perdent leur combat. Dès lors, au début du XIXème siècle, le port est laissé à l’abandon. Ce n’est que dans les années 80 que des projets de reconstruction du port sont envisagés. En effet, le tourisme bas son plein et Saint-Denis d’Oléron possède de nombreux atouts touristiques.
Alors, à coup de pelleteuse, de dynamite et avec de nouveaux matériaux plus solides, un projet est lancé pour recréer un port. Après des mois de travaux, le 23 juillet 1989 le nouveau port est inauguré.
Aujourd’hui, avec ses 750 anneaux bien protégés derrière l’immense digue, il est le plus grand port de plaisance de l’île d’Oléron. Alors que celui du Château d’Oléron en dispose moins de 200. C’est aussi un lieu d’attrait pour les vacanciers. En effet, la zone portuaire est dotée de restaurants, bars, glaciers, commerces et de loueurs de vélos. Bref, de quoi satisfaire tous les besoins du vacancier que vous êtes.
A moins d’un kilomètre du centre du village, on peut aisément s’y rendre à pied, bien qu’il y ait des parking sur place. De là, les plages de la Boirie et de Soubrejon sont facilement accessibles.
Envie de larguer les amarres ?
Au départ du port de Saint-Denis d’Oléron, vous pourrez partir en bateau de croisière à la découverte de l’île d’Aix et de l’emblématique Fort Boyard. De plus une liaison maritime entre La Rochelle et Saint-Denis d’Oléron est opérée en saison estivale.
Un conseil, pour une vue d’ensemble du port et des cabines colorées de la Boirie, marchez jusqu’au bout de la digue. De là, vous pourrez également vous rendre compte du débit important que le chenal absorbe durant les flux montants ou descendants de la marée.
Des envies de liberté à vélo ?
L’île d’Oléron à vélo, c’est l’évasion plaisir. Avec ses 160 kilomètres de pistes cyclables on peut vraiment appréhender la nature oléronaise. Sur Saint-Denis d’Oléron, deux départs de pistes sont accessibles, dont une qui longe la mer jusqu’à La Brée les Bains au sud.
Et puis, je vous encourage à vous mettre en selle car entre marais salants, vignes et hameaux, vous passerez un joli moment. Pour ce qui est du phare de Chassiron, vous y serez en une vingtaine de minutes, alors mettez la voiture au repos et profitez de votre escapade à vélo !
Téléchargez toutes les pistes cyclables d’oleron
Pour d’autres informations utiles sur Saint-Denis d’Oléron
- Les horaires des marées
- Rendez-vous sur le site de l’office de tourisme
- Le port de Saint-Denis d’Oléron
- Tous les jours, un joli marché vous attend du 1er avril au 30 septembre de 8h à 13h et le reste de l’année les mardis, jeudis et samedis de 8h à 13h. Vous trouverez sur place les producteurs de l’île et les poissons provenant du port de La Cotinière.
- En direct live, les webcams du phare de Chassiron de la plage des Huttes ou du port de Saint-Denis
- Les croisières Inter-îles
- Les loueurs de vélos Vélo 17 loisirs et Loca Loisirs
Où poser ses valises ?
A Saint-Denis d’Oléron, un hôtel un peu rustique vous accueille. Excentré par rapport au village, mais au pied du phare de Chassiron avec des chambres vue mer. Hôtel restaurant Les Dauphins.
Tout proche également de Saint-Denis, l’hôtel La Chaudrée à La Brée. Tout proche de la plage et pourvu d’une petite piscine, l’accueil y est convivial. De plus, avec ses volets bleus, il possède un atout charme certain.
En fait, sur cette partie de l’île, vous aurez essentiellement des chambres d’hôtes, des campings et des gîtes comme hébergements. Il m’est donc difficile de vous conseiller puisque l’offre y est conséquente.
Toutefois, pour le côté « Belle époque », je vous conseille une chambre dans la magnifique villa du Dr Lebon qui désormais se nomme «L’Insulaire ». Vous y serez bien accueillis et le petit déjeuner maison ravira vos papilles.
Situés également à Saint-Denis, Les Hameaux des Marines vous proposent des cottages confortables et bien aménagés. Pour vous rafraîchir, une piscine est à votre disposition et il est à 200 mètres de la plage des Huttes.
D’autres part, une belle aire pour camping-car se trouve à Saint-Denis d’Oléron, l’aire de camping-car du Moulin. Sur place, entre 100 et 150 emplacements, fosse de vidange, eau, électricité et sanitaires. Attention toutefois, vous ne pourrez pas rester plus de 4 nuits.
Côté campings
Vous aurez l’embarras du choix pour les campings car ils sont légions partout sur l’île d’Oléron. Mais sur Saint-Denis d’Oléron, je vous conseille le camping des Oliviers pour y avoir posé ma tente. Doté d’une piscine, à taille humaine, l’accueil y est convivial. De plus, il est à 150 mètres de la plage des Huttes. Décidément, je l’aime cette plage….
Un site qui peut vous être utile pour trouver le camping qui vous correspond avec Eurocamping. En réservant via leur plateforme, sans aucun coût supplémentaire pour vous, vous m’aiderez à poursuivre la mise à jour de mon site.
Se rendre à Saint-Denis d’Oléron
Ile oblige, il faudra emprunter un pont pour vous y rendre, mais bonne nouvelle celui d’Oléron est gratuit. Pour combien de temps ? C’est une bonne question…. Mais je n’en connais pas la réponse. Alors profitez de ses 3 km de long, inaugurés en juin 1966 et de la vue que l’on a d’en haut sur Fort Louvois et les cabanes ostréicoles de Bourcefranc -Le Chapus.
Par la route en prenant l’autoroute A10, du nord ou du sud sortie 35 Saintes, puis D728, tout droit jusqu’au bout de l’île !
En avion de l’aéroport de La Rochelle, via la gare de La Rochelle, puis un bus jusqu’à Saint-Pierre d’Oléron. Pas très pratique…
Seulement en juillet et août, au départ du port de La Rochelle pour Saint-Denis d’Oléron, une liaison maritime avec « Croisières Inter-îles »
C’est une belle destination que Saint-Denis d’Oléron pour un séjour sur l’île. En effet, entre activités nautiques, randonnées ou balades à vélo, l’ennui n’est pas de mise.
En ce qui me concerne, j’aime avant tout le côté préservé et sauvage de l’environnement notamment la plage des Huttes face à l’océan. Et puis également la zone à proximité du phare de Chassiron.
Et que dire de la pointe du bout du monde ? Là-bas, le regard se perd plus qu’ailleurs sur l’horizon.