Et dire que j’ai laissé passer 15 ans avant de visiter le Fort Louvois … quelle erreur !

Pourtant, ce n’est pas faute de savoir où il se situe car on ne peut pas le manquer lorsque l’on se rend sur l’île d’Oléron. En effet, il attire les regards et se dresse fièrement à quelques centaines de mètres du rivage, en contre bas du pont. En fait, du pont d’Oléron en voiture, on a une vue imprenable sur le fort… mais le mieux est encore à pied ou à vélo.

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La longue chaussée pavée et glissante vous mène au fort ©isabel

Situé non loin de l’embouchure de la Seudre, sur la commune de Bourcefranc-Le Chapus, le Fort Louvois appelé également Fort Chapus, fait face à la citadelle du Château d’Oléron.
Ce petit bijou d’architecture militaire est ouvert à la visite d’avril à octobre et propose de nombreuses animations en juillet et août.

Edifié sur le rocher du Chapus, il est accessible à pied à marée basse via un passage à gué de 400 mètres de long. Toutefois, à marée haute, une navette fluviale le relie au continent.

Un conseil : la chaussée pavée est plutôt glissante, alors munissez-vous de chaussures en conséquence.

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Le Fort Louvois, une sentinelle face à l’île d’Oléron ©isabel

Fort Louvois, le dernier bastion militaire ordonné par Louis XIV

Tout comme la plupart des forts du littoral charentais, il doit assurer la défense de l’Arsenal de Rochefort construit en 1666. C’est en 1690 que le marquis de Louvois alors ministre de la guerre de Louis XIV ordonne la construction du fort pour verrouiller un peu plus l’accès à la Charente. De par sa position géographique face à la citadelle du Château d’Oléron, les tirs de canons pourront être croisés et donc assurer une meilleure défense. La ceinture de feux protégeant l’embouchure de la Charente en sera renforcée.

Cependant, les plans initiaux ne sont pas tenus et, à la mort du marquis, c’est Vauban qui prend le projet en main. De forme ovale prévue initialement par l’ingénieur François Ferry, Vauban simplifie les plans et érige le fort en forme de fer à cheval. Dès lors, 3 ans et 1000 ouvriers sont nécessaires à la construction de 1691 à 1694.

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Plan émanant du service historique de la défense

Avec ses allures d’un château du Moyen-Age le Fort Louvois a tout d’un grand

Doté d’un donjon de 24 mètres de haut, d’un pont levis et de douve, le Fort Chapus possède toutes les caractéristiques d’un château du Moyen-Age.

Sur 5 niveaux, l’ascension du donjon par son escalier à vis vous donne accès aux appartements du commandant et des officiers et bien sûr à la plateforme.

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On se fait tout petit au pied du donjon ©isabel

A chaque niveau, se trouve une pièce à vivre pourvue d’une cheminée et une chambre. Je vous invite à grimper jusqu’au sommet. D’une part pour voir la belle charpente de la coupole et d’autre part, de la plateforme, apprécier la vue panoramique sur l’île d’Oléron, le viaduc et Bourcefranc-Le Chapus.

Par ailleurs, par temps clair on peut voir le célèbre Fort Boyard se dessiner à l’horizon et l’île d’Aix.

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Le donjon de forme arrondie à l’intérieur, la pièce maîtresse du Fort Louvois suplombant la place d’armes ©isabel

Les bâtiments militaires

Concernant la caserne, elle se situe au pied du donjon au milieu de la place d’armes. Sur deux niveaux vous accéderez au rez-de-chaussée aux deux cantines et à la halle aux vivres. Puis, au second vous verrez les chambres des soldats et un arsenal pour stocker les munitions.

En temps de guerre, le fort pouvait accueillir un contingent de 150 soldats.

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La caserne en contre-bas du chemin d’artillerie et au pied du donjon ©isabel

Quant aux remparts ou plus exactement la batterie d’artillerie en forme de fer à cheval, elle permet de surveiller la zone sur 180°. En effet, haute de 12 mètres au-dessus de la mer et composée à l’origine de 16 embrasures à canons, elle assurait une défense à toute épreuve.

Aujourd’hui, suite aux aménagements exécutés au XVIIIème siècle, il ne reste plus qu’une dizaine d’embrasures. De-là, en plus du panorama,  vous avez une vue imprenable sur la place d’armes et l’ensemble des bâtiments.

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La halle aux vivres – La ration journalière pour chaque soldat : 672 g de pain, 500 g de viande de boeuf ou de mouton et 1 litre de vin ©isabel

Lors de votre visite, ne manquez pas le film d’une dizaine de minutes relatant l’histoire du fort.

A l’instar des autres forts, il dispose d’une poudrière. Celle-ci est d’origine puisque jamais endommagée. Vous apprécierez son plancher d’origine et sa toiture constituée de dalles de pierres pouvant résister aux explosions.

Face aux douves et au pied du donjon, la poudrière et son toit de pierres, intacts après 3 siècles d’existence ©isabel

De 1694 à nos jours, plus de 300 ans d’histoire

On note peu de modifications dans l’agencement du fort depuis sa construction. En fait, à part de nouveaux aménagements défensifs, la suppression de toits et l’ajout de latrines en 1755, rien n’a changé. Seul l’armement s’est vu apporté des changements.

Ayant perdu de son intérêt militaire au début de l’Empire, il est toutefois réarmé en 1811 afin de déjouer l’avancée des frégates anglaises par le pertuis de Maumusson.

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Canons et échauguettes sont les atouts défensifs du fort ©isabel

Au fil des années et des assauts répétés de la mer, des travaux de consolidation sont nécessaires en 1875. Puis, après la Grande Guerre de 14/18, le Fort Louvois est abandonné. Ce n’est qu’en 1929 qu’il est classé aux Monuments Historiques.

Mais, lors de la libération de Marennes en 1944, les forces allemandes bombardent le fort. Le corps de garde, la caserne et une partie du donjon sont détruits. Il faut une vingtaine d’années pour lui redonner sa superbe grâce aux restaurations menées par le ministère des Beaux Arts. Cédé aux domaines de l’Etat par l’armée en 1949, il est depuis 1960 propriété de la commune de Bourcefranc-Le Chapus qui l’a racheté. Le fort ouvre ses portes aux visiteurs en 1972.

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La seconde guerre mondiale n’a pas épargné le fort bombardé par les troupes allemandes en 1944

Vous souhaitez en savoir plus sur l’histoire du fort ? Alors, participez à la visite guidée « Un café avec Madame de Louvois » qui relate en costume d’époque son passé historique.

Retrouvez toutes les informations sur le site du Fort Louvois.

Le saviez-vous ?

Le Fort Louvois peut se privatiser pour les mariages ou tout autre évènement… tentant non ?
Dommage pour les visiteurs, car le fort s’en trouve fermé  à la visite le temps de l’évènement.

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Plus que quelques minutes avant que l’eau ne recouvre la chaussée… ©isabel

Où poser ses valises .

Au plus près de Fort Louvois l’hôtel Le Terminus, juste avant la chaussée face au fort avec vue sur l’île d’Oléron. L’accueil y est chaleureux et le restaurant de qualité.

A quelques kilomètres de là, l’hôtel Ibis Styles à Marennes, après une belle journée de visite, la piscine est un atout certain.

Et puis côté camping, vous trouverez sans doute celui qui vous correspond avec Eurocamping

Se rendre au Fort Louvois

Direction île d’Oléron par la route D728. Puis avant le viaduc d’Oléron, prendre à droite vers Bourcefranc-Le Chapus. Direction le port et Fort Louvois. Ensuite, plus que 400 mètres de chaussée pavée et vous pénétrerez dans les lieux.

A quelques distances de là :

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L’appartement du commandant situé au dernier étage du donjon ©isabel

 

 

Je ne peux que vous encourager à visiter ce joyau de l’archipel charentais. En plus, c’est une bonne alternative à la plage en cas de temps couvert.

Bien sûr, on peut y aller quelle que soit la marée. Cependant, s’y rendre à marée basse par la chaussée pavée fait, à mon sens, partie de la visite. Et puis, l’approche est bien sympa, mais gare aux pavés glissants. Par ailleurs, si par chance la marée basse coïncide avec la fin de journée, la luminosité n’en sera que plus belle.

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Il est temps de regagner la terre ferme les pieds au sec ©isabel

Pour clôturer la visite autour de façon gourmande, je vous recommande le restaurant Le Terminus. L’établissement doit son nom à l’ancienne gare ferroviaire de 1888 aujourd’hui disparue. Ici, l’accueil est chaleureux et la cuisine faite maison. Et, pour tout vous dire, j’ai adoré la tarte aux mirabelles…

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Hôtel Restaurant Le Terminus ©Le Terminus

 

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