A Pont l’Abbé d’Arnoult, petite commune située entre Saintes et Rochefort, les mojhettes sont incontournables. Du reste, on peut même dire que c’est le plat traditionnel charentais.
Ces haricots blancs légèrement plats, appelés aussi « Rognon de Pont l’Abbé » sont cultivés dans la belle vallée de l’Arnoult, zone d’appellation pour les mojhettes.
D’une part, ces qualités gustatives en font une légumineuse de choix qui se prête à de nombreuses recettes. C’est pourquoi on peut les trouver en salade, en plat unique ou en accompagnement. D’autre part, les mojhettes peuvent figurer dans des recettes végétariennes de gâteaux.
Les mojhettes sont récoltées en général à partir de fin juillet. Vendues en sacs sur les étals des marchés ou chez les maraîchers de la vallée de l’Arnoult, elles sont faciles à écosser. De plus, récoltées en demi-sèches, elles peuvent être congelées aisément. Ainsi, il est inutile de les faire tremper avant de les cuisiner.
Le saviez-vous ?
En patois charentais, les mojhettes se nomment les « mojhettes piates » en référence à leur forme plate bien sûr. Par ailleurs, ce haricot originaire du « Nouveau monde » fut introduit en France à partir du XVIe siècle. On l’appelait alors la mougette.
De plus, ce haricot étant incontournable de la cuisine charentaise, durant 20 ans, il a été célébré chaque année à Pont l’Abbé d’Arnoult, lors de la « Fête de la Mojhette ».
Ci-dessous, je vous propose donc une recette de ma composition. Aussi, les mojhettes seront le principal ingrédient d’une soupe, une soupe bien roborative et généreuse comme je les aime.
Ma soupe aux mojhettes et chorizo, une association étonnante
Avec quoi ?
Quantité pour 2 à 3 personnes
- 550 g de mojhettes cuites au naturel
- 1 oignon moyen
- Environ 6 à 7 centimètres de chorizo doux ou fort selon votre envie
- 20 cl d’eau
- 1/2 cube de bouillon de poule
- Une gousse d’ail
- Une poignée de graines de courge
- Des brins de ciboulette
- Un tour de moulin à poivre
Comment ?
Tout d’abord, réserver deux belles cuillérées à soupe de mojhettes dans un bol,
Ensuite, placer les mojhettes restantes dans une casserole avec le 1/2 cube et les 20 cl d’eau. Faire chauffer doucement jusqu’à ce que le cube soit fondu. Puis mixer l’ensemble et mettre de côté,
Dans une poêle griller à sec les graines de courge et réserver,
Ciseler la ciboulette, émincer l’oignon et couper le chorizo en petits morceaux,
Puis, huiler une poêle, y faire rissoler les oignons, le chorizo, et y ajouter la ciboulette, l’ail et les mojhettes réservées plus tôt,
Enfin, verser cette préparation dans la casserole où se trouvent déjà les mojhettes mixées. Chauffer à température souhaitée. Si toutefois le velouté vous semble trop épais, ajoutez-y un peu d’eau à votre convenance. Personnellement, j’aime assez que la soupe soit généreuse et un peu épaisse.
Quant au sel, j’ai choisi de ne pas en mettre. En effet, le demi cube de bouillon de poule et le chorizo apportent, pour ma part, suffisamment de sel. Je vous laisse seul juge.
Pour finir, saupoudrer chaque assiettée de graines de courge grillées et d’un peu de ciboulette.
Votre soupe est prête, régalez-vous.
Puisque cette soupe est généreuse, elle peut très bien servir de plat unique accompagnée d’une bonne salade et de fromage.
Producteurs de mojhettes et maraîchers en ligne
- Producteurs fermiers
- Yannick Brun producteur à Pont l’Abbé d’Arnoult
En échange 😉
Cordialement
Confit de haricots (coufi dè mounzetas)
Un plat aussi rustique que simple et savoureux, servi autrefois en Périgord aussi bien le midi que le soir ou qu’au petit déjeuner.
Il faut pour cela disposer de la marmite de haricots blancs déjà cuits, comme il en existait une, pendue jadis en permanence à la crémaillère de la cheminée de mes grands-parents. Une telle opportunité se faisant de plus en plus rare, les amateurs pourront, à défaut, saisir l’occasion d’un “haricot de mouton” ou de toute autre plat à base de haricots blancs, à condition toutefois, qu’ils soient suffisamment abondants et assez cuits pour produire un bon jus bien consistant.
Disposer sur le dessus des haricots en train de cuire, une épaisse tranche de pain de campagne rassis (du vrai, au levain)et recouvrir. Lorsque le pain est gorgée de jus, prélever délicatement la tranche avec une écumoire et la disposer sur une assiette. Fendre avec la fourchette, arroser d’huile de noix, saler, … c’est tout.
Variante au pays des mojettes, ou inversement : Évider un quignon découpé dans l’extrémité d’un gros pain ou d’une miche de campagne rassis, de sorte qu’il soit en partie débarrassé de sa mie et constitue comme un gros bol. Le garnir de haricots blancs puisés, avec très peu de jus de cuisson, dans la même marmite que précédemment. Bien assaisonner, et manger en prélevant des bouchées sur le quignon, en en faisant le tour avec son couteau (mon Opinel fait parfaitement l’affaire).
merci Claude pour ces recettes de grand-mère, j’espère que mes visiteurs se régaleront